Visite au filleul

* A La Madonne, après avoir aidé la BJC à planter le drapeau du Roy au sommet de la tour, Jean de Vaux du Suquet finit de rédiger sa missive sur un bout de parchemin humide. On pouvait y lire à peu de choses près : *

Citation :

A l'attention des membres de la Meute,

Mesdemoiselles, Messieurs, chers amis de la Meute, chers Loups, chers camarades, chers anciens élèves et cher filleul,

Certains d'entre vous l'ont remarqué mais après une certaine période de retraite pour des raisons tristes, j'ai fait ma réapparition sur la place publique de Liberty. J'ai donc d'abord retrouvé bon nombre de mes amis au mariage de Mlle Rondelet et du señor de las Galinas puis ayant eu vent du récent forfait de nos chers ennemies les pirates, je me suis lancé à leur poursuite comme bon nombre d'entre vous.

Durant cette chasse, j'ai enfin recroisé Rohel, mon cher filleul et j'ai pu voir non sans fierté avec quelle prestance il portait le drapeau ennemie. Malheureusement lachement attaqué par la dénommée Anne Providence, j'ai été rappatrié à Ste-Catherine sans pouvoir m'entretenir bien longtemps avec lui...

Après cela j'ai eu le plaisir de recevoir un perroquet de Skuleth, l'un de mes anciens élève, qui me demande de mes nouvelles. Je lui réponds avec plaisir. L'idée de venir tous vous voir, vous, les Loups que je connais en bon nombre, commence à germer dans mon esprit.

J'envoie donc une lettre à votre chef de meute qui me répond qu'il m'accueillera avec plaisir et à votre Capitaine, mon filleul, qui m'encourage à venir vous visiter dans votre tanière.

Je fais mon paquetage et j'arrive, chers amis.

A bientôt,
Amicalement,
Jean de Vaux du Suquet

* Jean attache le morceau de papier griffonné de son écriture nerveuse à la pâte de son pauvre petit oiseau messager. *

Haaaa qu'il en a porté des messages du temps où je dirigeais l'UNIPL! Je ne lui ai pas laissé un moment de répit. Le voilà dans un triste état... Allé, bientôt je te laisserai en paix...

* Jeannot s'envole péniblement, pourtant lancé par la main amicale de son maître. *

Lulucifer qui venait de se lever vit Skuleth courir dans toute la taverne en criant des choses incompréhensibles. Il s'approcha malgré le bruit assourdissant des cris et lui arracha la lettre des mains en lui disant :

"Articule un peu et parle moins fort, on ne comprend rien."

Il lut la lettre assez rapidement puis, en la redonnant à la soubrette, lui dit en souriant :

"Eh bien, voilà une bonne nouvelle, on dirait. Je ne le connais pas personnellement mais vu le bordel que tu fais, il ne peut être qu'une personne bien. C'est avec plaisir que j'attends son arrivée."

Puis voyant que Skuleth recommençait son vacarme, il s'éloigna un peu de lui.

Sélène avait été réveillée à une heure indue (au moins 10h) par les hurlements de Skuleth. Croyant à quelque chose de grave elle avait juste eu le temps d'empoigner son épée et s'était précipitée dans la salle commune en bas, les cheveux en bataille et seulement vêtue d'une longue chemise.

- Qu'est-ce qui se passe? Port Louis est attaquée ?!?

Luun était dans ses appartements quand tout ce bordel commença. Il entendit Skuleth dévaler les escaliers et crier comme si on l'égorgeait. Une bonne nouvelle certainement. Toutefois il se dirigea vers la tour et non pas le salon, afin de voir l'animal qui avait porté le message. Le pauvre était vieux et dans un triste état. Luun vint vers lui et le prit dans ses mains. Il le caressa, lui remettant doucement les plumes en place, et lui offrit à manger et à boire. Le pauvre ne supporterait pas plus d'une dizaine d'aller retours dans son état.

Maintenant que l'oiseau se reposait, un peu plus en confiance, Luun descendit et s'arrangea pour lire la lettre qui était arrivée. Il la parcourut rapidement et ne dit rien, faisant juste un signe à la souillon qu'il prépare une chambre pour l'invité. Puis il vit Sélène arriver à moitié nue, portant juste de quoi couvrir sa pudeur. Il repartit vers son bureau avec une remarque:

Se réveiller en sursaut après avoir taquiné la bouteille n'est jamais bon. Tu devrais ralentir sur le lever de coude.

La chaleur de la jungle près du lac central était pénible. Jean avançait cependant non sans mal vers le Sud, maintes fois arrété par quelques guerriers sauvages déraisonnés sans doute par le taux d'humidité si important en toute période de l'année dans cette forêt de palmiers.

Corniche... Port-Louis... Port-Louis... Corniche... Mhh...

Il avait eu vent de la présence de son filleul à la corniche mais ne savait pas si celui-ci comptait y rester suffisamment longtemps pour qu'il ait le temps de le rejoindre, lui et ses camarades loups.

* Lançant une pièce en l'air * Face !

Soit! Ce sera la Corniche... Diable, la dernière fois que j'y ai mis les pieds, c'était avec notre cher actuel gouverneur Shadow... Ca fait maintenant bien longtemps... Trop longtemps... Héhé!

Forçant la marche, un sourire s'esquisse sur le visage sévère de Jean. Il se risque même à entonner un chant provençal de sa région natale dont il se souvenait plus ou moins vaguement des paroles... Cela s'appelait "En calant de Cimiès" :

Citation :

Siéu un gros malurous,
Escoutas jouventura
Siéu estat amourous,
N'ai augut d'aventura.
Un jour ai Cougourdoun,
Ai gastat la miéu vida
Despi de l'abandoun
De la miéu Margarida.

Code:

Je suis vraiment malheureux écoutez jeunes gens
J'ai été amoureux, j'ai eu des aventures
Un jour aux cougourdons j'ai gâté ma vie
Depuis l'abandon de ma Marguerite

Toujours chantant, Jean de Vaux du Suquet descend vers le Sud... La mer apparaît au loin devant lui. Sans doute l'emplacement du campement de Bartaly le Solitaire. Cela faisait des années que cet homme singulier vivait reculé, là, au sommet de la falaise.

Je vais couper par cet endroit où la jungle me semble moins drue, si je me souviens bien, la Corniche ne sera plus qu'à quelques centaines de mètres une fois arrivée à la lisière opposée.

Citation :

En calant de Cimiès,
Souta d'una figuièra
Ai rescountrat Nouré,
Mé la miéu calignèra
Aco es un destin,
Que lou bouon Diéu n'en douna
Ai pilhat lou fusiéu,
Ai tuat la pichouna

Code:

En descendant de Cimiez sous un figuier
J'ai rencontré Honoré avec ma fiancée
C'est ça le destin que nous donne le Bon Dieu
J'ai pris le fusil et j'ai tué la petite

Pressé de retrouver son filleul, Jean veille longtemps pour seulement établir son campement à la nuit tombée, en bordure de jungle. N'installant que le strict nécessaire pour ne pas attraper la fièvre, Jean compte sur son arme portugaise pour le protéger des animaux et indigènes de la forêt tropicale.

Ca y est, Jean de Vaux du Suquet était enfin arrivé à la Corniche. Sans Jeannot, il allait être difficile de trouver les Loups... Mais à force de recherche, il réussira bien à les trouver. Déjà les gredins commençaient à l'attaquer... peu lui importait, il souhaitait trouver Rohel.

Au diable les malfrats qui se mettront en travers de mon chemin.

A toutes les intersections parcourues, Jean grave sur un rocher un mot précisant son arrivée aux Loups. Il laisse aussi un mot près de la sortie de l'hospice de la Corniche.

Citation :

Aux Loups. Suis arrivé. Descends vers l'épave espérant vous trouver. Salutations. JdVdS.

Jean fouillant de fond en comble la Corniche aperçoit Luun sur l'étroit chemin menant à la Grotte des affaires. Il l'interpelle ainsi :

Bonjour Messire Luun!
Je vous ai donc enfin trouvés amis Loups... Je ne peux pourtant vous rejoindre tout de suite, Dr Ash est en plein milieu de la route... Bigre! Etre Ministre du Commerce donnerait-il donc tant de ventre?

Maugréant...

Il faudra que j'en parle à Bauldreg...

Puis plus haut :

Dites à la meute que j'arrive dès que je le peux.

Fatigué par les nombreuses heures de veille qu'il avait fait depuis des jours, Jean s'était assoupi non loin de l'étroite corniche lorsque soudain il se réveille et s'aperçoit que le passage occupé auparavent par les deux anglais est enfin libre. Cependant, Luun avait disparu.

Je suppose qu'il a du rentrer dans la planque du contrebandier.

D'un pas assuré Jean pénètre donc dans la salle malheureusement presque vide. Jean n'avait pourtant vu aucun Loup sortir de cet endroit... Par chance Rohel l'avait attendu et enfin il le revoyait après sa longue absence. Il avait fière allure et parraissait aussi assuré que fort. Il avait su prendre son envol... Et de quelle manière!

Hey ! Bonjour cher filleul!

Rohel aiguisait sa lame quand il entendit des bruits de pas à l'entrée de la cache. Il se leva, l'arme au point quand il vit une silhouette qu'il n'avait plus revu depuis fort longtemps.
Jean de Vaux du Suquet, l'homme qu'il considérait comme son parrain, celui qui lui avait tout appris à son arrivée sur l'île, venait d'entrer dans la salle. Un sourire de joir illumina son visage fatigué.
Jean s'approcha en le saluant et Rohel lui serra vigoureusement la main.

Sallut parrain ! Comment vas tu ?! Cela me fait plaisir de te revoir !

Alors c'est comme ça que tu m'accueilles... l'arme au poingt ?

* Puis, tout sourire *

Content de te revoir aussi mon cher filleul!

Je vois que tu as fière allure... alors qu'est-ce que tu deviens ? Quand tu te présentes-tu aux élections? De vagues rumeurs circulent...
Quoiqu'il en soit... où sont donc tes camarades Loups, j'avais envoyé une lettre à la meute avant de venir, l'avez-vous bien reçue? Skuleth n'est pas avec toi ?

Rohel rengaina son sabre.

Excuse moi Jean, mes ces lieux sont infestés de gredins et je suis sur mes gardes jour et nuit.
Qu'est ce que je deviens ? Et bien, je deviens un homme ! Haha !
Non, plus sérieusement, peu de temps après ton retrait de la vie publique, j'ai été nommé Procureur. J'ai travaillé en tant que tel jusqu'à il y a peu ou j'ai été nommé Juge par le Gouverneur par intérim Bacchus. Ce métier est extrêmement difficile car, comme tout individu ayant une fonction nécessaire pour le bien de notre Colonie, je subi les assauts incessants de bon nombres de "critiqueurs".
Il y a énormément de boulot, et c'est relativement épuisant à la longue. Mais je pense avoir ça dans le sang tout de même !

Et puis, je suis désormais Capitaine des Loups d'Azur, une guilde qui m'a beaucoup apporté et dans laquelle j'ai retrouvé enfin un chez-moi. D'ailleurs nous avons effectivement bien reçu ta lettre, et la pluspart des autres Loups doivent être dans l'épave. Nous sommes actuellement en pleine période d'entrainement, et je m'occupe avec Luun de celui de nos trois jeunes Louves, Kristal, Alex et Sélène. Tu verras, elles sont charmantes et très sympathiques. Grossale et Skuleth s'entrainent non loin de nous généralement. Lulucifer a eu pour mission d'aller chasser un énorme poulpe dans une grotte non loin d'ici, sur la plage. Rafael doit être entrain de régler leurs comptes à quelques bandits dans la cale du navire. D'autres Loups sont ailleurs sur l'île, pour profiter de cette période de paix pour vaquer à leurs occupations.

Viens avec moi, nous allons descendre au navire retrouver ceux qui y sont !

Il ramassa ses affaires, mis son sac en bandoulière, et entreprit de sortir de la cache.

Vas y, à toi l'honneur d'ouvrir la marche ! C'est toi le parrain après tout !
Et puis...tu vas peut être pouvoir me raconter ce qu'il t'est arrivé durant cette période ou je ne t'ai plus vu.

Hoo... Tu suis donc les traces de ton parrain... Procureur, juge, capitaine... Ca fait plaisir à voir. Comme je te comprends, ce métier de juge est bien difficile quand on connait la fierté, l'orgueil et... le caractère... sanguin de certains français.

Entendant la dernière phrase de Rohel :

Tiens donc... Que je passe devant ? Et bien soit... suis-moi mais je te préviens je n'ai pas cessé de marcher depuis des jours...

Jean sort du chemin et dépasse son filleul pour prendre la tête de la marche et repérer les brigands.

En voilà un!
Et voilà un deuxième...
Un troisième...

Aïe!

Haha ! Et bien, tu manies aussi bien l'épée que dans le temps ! A croire que l'élève a dépassé le maitre !
Laisse moi donc finir celui là !

Rohel poussa violemment le brigand qui s'en prenait à son parrain mal en point.

En garde maudit ! Tu vas tater de ma lame !

S'ensuivit quelques passes, mais l'agresseur ne faisait visiblement pas le poids. Soudain, profitant d'une ouverture dans sa défense, Rohel lui planta son sabre dans le ventre. L'autre s'écroula au sol sans un mot.

Voila qui est fait et bien fait !

Il essuya sa lame et la rengaina dans son fourreau.

Jean, est ce que tout va bien ? Penses tu pouvoir finir le chemin jusqu'à la cabine du navire ? Les Louves qui y sont sont médecins, elles pourront très certainement soigner tes blessures.

Pfff... Heureusement pour ce brigand que je n'ai pas eu le temps de fabriquer de nouvelles balles pour mon prototype! Ho tu sais cher filleul, je n'ai guère pu m'entrainer pendant mon absence et je vois que tu as fait de gros progrès.

* Après avoir vérifié la gravité de ses blessure... *

Ne t'inquiète pas pour moi, rentrons dans l'épave et retrouvons tes compagnons. Je suis bien pressé de rencontrer ces Louves que tu me décris... Héhé...

* Clin d'oeil à Rohel *

Après quelques instants d'une marche pénible, Jean s'arrête au niveau de l'accès à la cabine à partir du pont du navire.

Finis ta journée de chasse Rohel, je t'attends ici. Nous souperons ensuite.

Rohel fit le tour du pont du navire et ne vit pas âmes qui vivent. Déçus de ne pas avoir pu corriger plus de malfaiteurs que ça, il revint vers son parrain.

Et bien, je n'ai vu personne. Rentrons nous abriter pour souper, il me semble qu'il va pleuvoir.

Rohel poussa la porte de la cabine et vit les Louves entrain de se reposer.
Jean entra ensuite.

Et bien voila les Louves, il me semble qu'elles dorment, installons nous et soupons sans faire de bruit, vous ferez connaissance demain.

Il s'assit et sortit deux gamelles ainsi qu'une bouteille de vieux rhum.

Buvons un verre pour fêter nos retrouvailles ! Et puis, tôt ou tard, tu vas bien finir par m'expliquer pourquoi tu t'es éclipsé si longtemps !

S'asseyant près de Rohel et regardant les jeunes camarades de son filleul.
Doucement, pour ne point réveiller les Louves :

A la tienne Rohel!

Encore plus bas, la mine assombrie, comme hanté par de mauvais souvenirs :

Je te raconterai... un jour... C'est une triste histoire.

Puis plus haut et retrouvant le sourire :

Mais l'heure n'est pas aux lamentations, nous nous retrouvons enfin! Je vois que tu as su bien t'entourer... Je suis fier de toi et bien content d'être ici parmi vous! Je te remercie de ton invitation.

*Skulet vagabondait de ci, de là dans l'épave, tuant brigands et gredins qui infestent l'endroit, après une rude journée, il allait tenter de retrouver Rohel, Pierrot ainsi que les louves pour passer la nuit, mais lorsqu'il aperçut Rohel, il remarqua une silhouette connu à ses côtés, en effet, son premier maître de guilde, mais aussi un de ses premiers amis sur Liberty, Jean de Vaux du Suquet, il sourit de cette présence et alla s'asseoir avec ses deux amis*

-Hé bien, ça fait plaisir de te revoir après si longtemps, j'espère que tu vas bien.

*Skuleth prit part à la discussion*