Un rendez-vous de vieilles connaissances

Luun venait il y a peu de retrouver le parfait contrôle de lui même. Il avait beaucoup de choses à faire, du temps qu'il ne pourrait pas rattraper. Toutefois il tenait à revoir en premier lieu certaines personnes. Sélène étant partie il y a peu il décida d'aller voir Bahel, son vieil ami, ce vieux bougre si pleinement détestable, et pourtant avec qui il se sentait si bien. Il faut dire qu'ils avaient eu le temps d'apprendre á se connaître.

Luun prit quelques bouteilles de rhum avec lui, et partit rejoindre Bahel dans la jungle. Il avait été vu il y a peu, et une fois sur place suivre son odeur serait un jeu d'enfant pour Luun. Il escomptait passer une soirée et une nuit entière avec lui, à boire et à parler, de ce "bon" vieux temps, ou du nouveau. Bref se rapprocher á nouveau de celui á qui il devait peut être une part de sa vie.

Comateux Nombre de messages : 32 Date d'inscription : 19/01/2008

S'était là une bien belle idée de la part de Luun, apporter de l'alcool à Bahel, le jeunot savait comment faire plaisir à l'ivrogne. Le flibustier ne le savait pas encore mais l'heureux événement se rapprocher à grand pas de lui, d'ailleurs où se trouvait-il notre gaillard ?

Pas bien loin, il faut dire que Bahel ne s'éloignait jamais trop de Port Louis, on pouvait le jeter dans un rafiot sans carte ni boussole au milieu de l'Atlantique il s'y retrouverait les yeux fermés mais alors la jungle... Au bout de 10 min de marche il se perdait toujours. C'est donc au bout d'une heure à peine que le chef de la meute put apercevoir une lueur un peu plus loin devant lui, d'ailleurs la lumière n'était pas la seule à trahir la présence du flibustier...

Du rhum des femmes et d'la bière nom de dieu, que l'diable nous emporte on a rien trouvé mieux OhohOhoh on a rien trouvé mieuuuuuuuuuux (Certe il chantait faux mais au moins il y mettait tout son coeur.)

Et au détour d'un fourré, Bahel apparut aux yeux de Luun. Pied nu, vêtu seulement de son pantalon et de sa chemise à jabot le flibustier dansait devant le feu, véritable dépravé il tenait dans sa main un bol en bois apparament vide. Chose suprenante deux sauvages étaient étalés un peu plus loin. Au vu des ronflements les trois gaillards avaient fais la fête jusqu'aux limites de certains.

"...Sacrons les putains, loin de la Terre elles sont nos dieux!"

Luun arriva bouteilles dans une main, l'autre tendue à son ami qu'il gratifia d'une forte accolade. Ses affaires arrivèrent rapidement au sol et lui aussi se mit à l'aise, ne gardant que son pantalon sur lui, ses armes à portée de main.

-Alors vieux loup de mer, que deviens-tu? Je vois en tout cas que tu te laisses pas dépérir hein? Bonne chose ça.

Le corps de Luun ne portait plus toutes les cicatrices que Bahel avait pu lui voir, la seule qu'il avait désormais était une nouvelle cicatrice, sous son oeil gauche. Pour le reste, elles semblaient avoir disparues.

Comateux Nombre de messages : 32 Date d'inscription : 19/01/2008

Un sourire vint alors illuminer le visage du loup de mer, cette voix, cette phrase lancée avec un tel entrain.

Luun !

Hurla Bahel alors qu'il se jetait littéralement sur son compagnon. Une accolade sans ménagement comme il les aimait et en plus de cela il se retrouvait avec une bouteille de rhum dans la main, que pouvait-il demander de plus ? Pas grand chose mise à part un bateau pour repartir en mer mais cela viendrait bien assez tôt.

J'me disais aussi que ça sentait l'parfum dans l'coin j'aurais du m'douter qu'c'était toi et ta p'tite gueule d'ange gamin !

Dit-il alors qu'il venait pincer l'un des joues de son ami, comme l'aurait fais une grand-mère. Un plop vint signaler que la bouteille de rhum était débouchée, puis la bouteille vint rencontrer les lèvres du flibustier. Une bonne rasade alla directement visiter les boyaux de Bahel alors que celui-ci grimaçait un bref instant.

Outch, fais du bien lui.

Laissa-t-il échapper plus pour lui même qu'autre chose avant de reprendre pour Luun.

Oh bah moi t'sais... Entre les putains et l'rhum, une p'tite vie sympathique s'offre à moi pour l'moment. Bon un peu coûteuse cette vie mais après tout, les bourses des autres sont bien remplies alors... Tant qu'y'aura des pigeons j'irais bien !

Bien que disant ces quelques mots avec un franc sourire, le vieux loup de mer arborait une multitude de marque. La plus visible étant la perte de son oeil droit. Il faut dire que bien que sachant manier un sabre, Bahel était avant tout un marin à l'inverse de la plus part des gens sur Liberty lui n'avait jamais passé sa vie à se battre et préférait penser à son prochain voyage qu'à son prochain combat.

Luun s'allongea à même le sol, un bras sous sa tête l'autre amenait le goulôt à ses lèvres, et le liquide ambré vint tapisser avec délectation et violence sa gorge brûlée par le soleil impitoyable des mers des caraïbes.

-Et ben garçon, je vois que tu fais plus que pas te laisser abattre! Fais gaffe à qui tu fais les poches en tout cas, et surtout évite de toucher aux gens de notre colonie, c'est très mal vu. Et sur une petite île comme celle-ci hein, les conséquences sont vites violentes.

Luun but à nouveau et regarda le vieux marin.

-N'empêche on dirait que tu te refais à la vie terrestre. Tu marches enfin d'un pas sûr, on ne dirait plus que tu es l'une de ces coques de bois vermoulu qui dérive avec difficulté sur une mer cotonneuse. Mais tu fais quoi de tes jours? Que je te croise plus et que tu penses même pas à me donner de nouvelle, loup de pacotille, marin échoué, demi-buveur!

Luun souriait. Il ne pouvait s'empêcher de taquiner cet homme, l'un des seuls amis qu'il pouvait vraiment compter comme tel, et grâce à qui il avait pu un jour sauver sa vie.

Comateux Nombre de messages : 32 Date d'inscription : 19/01/2008

"Vites violentes..." Tu veux plutôt dire que sur une petit île comme celle-là les autochtones ont tôt fait d'se r'produire entre gars d'la même famille, ce qui en fait des abrutis incapables de t'aligner deux mots sans t'foutre leur main dans la gueule.

Dit-il en grognant, son adaptation sur l'île ne s'était pas faite sans douleur et cela il n'était pas près de l'oublier. En tant que Normand il avait la rancune tenace le bougre. Tout en écoutant à nouveau Luun, Bahel s'était remi à vider la bouteille, doucement mais sûrement la température montait un peu plus. Les voluptes du rhum commençait déjà à troubler son regard alors qu'un sourire se dessinait sur ses lèvres. Quand soudain il avala de travers.

(Tout en toussant) Comment ça... Une co... coque de bois vermoulue ?! marin échoué ?! Saloperie d'jeune, j'savais bien qu'j'fesais une connerie en sauvant ton p'tit cul d'gringalet ! Nan mais oh, t'crois quand même pas qu't'vas jouer les nourrices avec moi ! J'étais d'jà sur mer alors qu'tu fesais encore dans ton lit alors du respect pour l'ancien gamin !

Argumentant ses propos en balançant une botte à Luun, le vieux loup continua à bougonner dans son coin comme il avait l'habitude avec son tempérament à la mord moi l'noeud.

Luun partit d'un grand rire en voyant Bahel s'étouffer et dut se pencher rapidement pour éviter sa botte qui arrivait bien de face sur son visage. Or une botte de Bahel, c'est pire qu'un fromage corse... il savait à quoi s'en tenir et pour le coup préféra faire couler un peu de rhum sur le sol plutôt que subir cela.

Continuant à rire en se relevant, le jeune corsaire leva sa bouteille puis en engloutit plusieurs gorgées.

-Ben alors vieux machin? Encore en train de chiquer dans le vide? Je sais bien que tu as bourlingué trois fois plus que moi, mais ici c'est pas un bateau, c'est la terre. Et toi comme moi on sait que ce truc solide qui bouge pas au gré des vagues, c'est pas ton terrain, mais le mien. Alors range donc de côté un peu ton orgueil, et laisse moi t'aiguiller un peu, comme tu l'as fait pour moi il y a déjà bien longtemps.

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