Un bonjour un peu tardif

Depuis le temps qu'il entendait parler des Loups et de leur taverne, Henri pensait à y faire un tour. La nuit venait de tomber sur la ville et il se dirigea enfin vers le bâtiment. Visiblement la maisonnée était en pleine effervescence. Il ne voulut pas s'immiscer. Les discussions semblaient plutôt difficiles.
Il franchit la porte et se retrouva dans la salle commune.

- "Messieurs Dames bonjour je ne me présente pas, mais si quelqu'un pouvait un peu m'éclairer sur les us et coutumes de ce lieu cela m'éviterait de faire un impair."

Il se dirigea doucement vers le comptoir en s'imprégnant de l'atmosphère du lieu.

Henri avait tout de suite remarqué cette élégante jeune femme. Il l'avais croisé une ou deux fois mais n'avais jamais eu beaucoup eu affaire avec elle. Il leva sa choppe pour la saluer.

- Henri d'Avron pour vous servir, Mademoiselle. Enchanté de vous rencontrer. Etre accueilli par vous est un plaisir et une invitation à venir plus souvent. Predriez vous une autre choppe.

Il regardait la jeune femme sans autre plaisir que d'être là en bonne compagnie. Son regard errait sur les mur, enregistrant le moindre détail, sa soif de nouveauté et sa curiosité en éveil.
Il réajusta son sa livrée et sa ceinture à laquelle pendait un sabre. Il se sentait bien dans cette atmosphère.

Délaissant ses notes, elle descendit de sa chaise de bar et fit une petite inclinaison du buste, la main sur le cœur.

- Enchantée également Messir d'Avron, je me nomme Nyaria.

Elle eu un petit sourire en coin, amusée.

- Si vous attendez que je sois présente pour rendre visite aux loups, vous risquez de ne pas venir nous voir souvent. Je ne suis pas présente si régulièrement que cela. Mais asseyez vous, je vous en prie.

Elle lui montra d'un geste un siège à coté de sien.

- Voulez-vous m'accompagner sur ma choppe ? Celle-ci est encore bien pleine.

Malgré sa tenue relativement commune, il dénotait en elle une certaine éducation voir une éducation certaine. Elle restait avenante et prévenante envers le nouvel arrivant.

Il acquiesça.

- Une choppe ne serait pas de refus.

On ne lisait sur son visage que que l'expression d'une franche camaraderie.

Elle se tourna vers Marc qui faisait des aller-retours entre l'arrière du bar et la cuisine. A son passage, elle lui demanda.

- Une autre choppe s'il te plait Marc.

Celle-ci ne tarda pas à arriver face à Henry. Elle prit la sienne et la lui présenta pour trinquer.

- En quel honneur avons nous votre visite en ces lieux ? C'est la première fois que je vous vois ici... Bien qu'il est vrai que je ne suis point là très souvent non plus.

Elle l'avait déjà croisé lors de quelques actions de guerre ou de défense, mais elle n'avait jamais eu l'occasion de discuter avec lui outre mesure. L'occasion se présentait donc. Ses papiers délaissés sur le comptoir, il avait maintenant toute son attention.

Rohel vit Henri d'Avron entrer, il posa alors le barillet qu'il graissait sur la table, se leva et traversa la salle pour atteindre le comptoir.
Une fois arrivé, il demanda une choppe pour lui aussi.

"Bonsoir Henri! dit-il en serrant la main du Lyssois. Comment allez-vous depuis le temps?
Et effectivement, que nous vaut l'honneur de votre visite?"

Il proposa un tabouret à son interlocuteur, et en prit un pour lui-même, s'asseyant à côté de Nyaria.

Henri sourit de se voir si bien entouré. Il leva sa choppe et lança un toast.

- Au relation entre nos guildes, au Roi et à Port-Louis.

Il regarda Rohel.

- et bien pour vous répondre et être franc, je suis toujours heureux de rencontrer du monde et de nouer des relations un peu plus poussées que celles du champ de bataille.

Il sourit et but une grande gorgée.

Elle leva sa choppe au toast, répétant à son tour avec entrain.

- A nos guildes, au Roy et à Port-Louis ! Santé !

Elle but une bonne gorgée du breuvage mousseux, regardant les deux hommes discuter.

Massam cherchait Henri depuis un bon moment. Il ne savait plus où le trouver, aussi décida-t-il d'aller traîner chez les Loups. Il savait que l'ambiance y était toujours bonne et les informations toujours fiables.
D'un coup, il le vit :
- Henri, vieux briscard, te voici enfin ! La guilde réunie se demandait ou tu étais !

Lorsqu'il vit Nyaria à côté de lui, il comprit mieux.
- Rohel, mon ami, je te salue. C'est toujours un plaisir de te croiser et de trinquer avec toi. Quant à toi, Henri, je comprends mieux ton absence ! Présente-moi donc à ta charmante compagne ! Je vois que tu maintiens au beau fixe nos relations avec les Loups... Que dis-je, avec les Louves, oui !

Massam était coutumier d'un certain mauvais esprit et surtout d'une rudesse légendaire, notamment avec ses frères d'armes. Après une sérieuse tape dans le dos d'Henri, qui aurait cassé l'épaule de n'importe quel jeune Corsaire, il trinqua avec ses amis.

- Jeune fille, nous n'avons pas été présentés. Ce vieux bandit d'Henri se fait prier ! Massam, pour vous servir. Je suis un membre de la confrérie et un ami indéfectible des Loups. Je suis ravi de vous connaître.

Ces 3 phrases polies l'avait épuisé. Le Lyssois maniait mieux le sabre et son verre que sa langue... pour converser tout du moins !

Suivant son vieux poto Massam à la recherche de D'Avron, Shadow finissa par atterir dans l'antre des loups.

Hahaha, foutu lyssois, petit cachotier. Enfin on te retrouve !

C'est toujours un plaisir de repasser vous voir chers amis loussois... euh ... chers loups !!! Puis quand il y a de l'alcool, je ne suis jamais bien loin de toute manière, je m'invite à la fête, vous permettez ?

Puis s'accoudant au comptoir à côté de son ami Massam, il lui metta une petite tape dans le dos, car aucun corsaire n'aurait pu supporter un gros coup de Shadow.

Lorsque Henri vit arriver ses deux compères un sourire s'esquissa sur son visage. Il se tourna vers Nyara.

- Nous n'aurons pas eu beaucoup de temps pour faire les présentations.

A Massam et Shadow il lança.

- Alors comme ça on me cherche. Je suis venu voir ce que valait la taverne des Loups et leur passer le bonjour. Nous étions en train de trinquer au roi et à Port-Louis. joignez vous à nous.

Il remplit de nouveau sa choppe.

Chiara passa rapidement.

Et bien trinquons !

"Santé!" lança Rohel en levant son verre.

Puis, déboulèrent Massam et Shadow.

"Mon Dieu, en voila du monde tout d'un coup! Ça sent le Lys on dirait!"

Il adressa un clin d'oeil aux nouveaux venus et leur intima de prendre place sur des tabourets.

"Marc, apporte de la mousse, on reçoit du monde, lança-t-il au tavernier en souriant.
Et faites comme chez vous les gars!"

La jeune femme souriait, reconnaissant quelques têtes déjà croisées au cours de batailles ou de péripéties sur l'île. De même, certains noms lui étaient familiers. Elle pouvait enfin faire le lien entre les deux, ce qui n'était point un mal. A Massam, elle fit un petit signe de tête en guise de salue.

- Enchantée, je me nomme Nyaria et suis l'une des dernières louves à avoir rejoint la meute. Nous nous sommes déjà brièvement croisé auparavant, c'est un plaisir d'être enfin présenté ailleurs qu'entre deux coups d'épée.

De même, Shadow fit son apparition presque au même instant.

- Contente de vous revoir Messir Shadow, dans cette ambiance plus détendue.

Puis elle adressa à Henri un petit sourire agréable.

- Oh, ne vous en faites pas, la soirée ne fait que commencer, et les occasions ne seront pas si rares que cela. Je risque de devoir passer prochainement de plus longues périodes au sein de l'antre. Vous saurez donc où me trouver si l'envie s'en fait sentir.

Henri se leva.

- Je crois que je vais devoir vous laisser. Je garderai un bon souvenir de ce lieu et y reviendrai très prochainement.

Il fit le tour de ses hôtes pour les saluer.

Juste quand on commençait à s'amuser ! ce bon vieux Henri n'aime pas trop la conccurrence ! Vois-tu, mon p'tit Shadow, Riri a toujours peur qu'on pique dans son assiette !
Massam poussa un rire tellement fort que toute la taverne sembla figé l'espace d'un instant.

Henri devrait savoir, depuis le temps qu'au Lys, on ne bouffe jamais dans la même gamelle que ses frères ! Sauf ton respect Nyaria !

Il savait que son langage n'était pas des plus distingués, mais il s'en moquait. Et Shadow n'était pas le dernier à se poiler lors des "sorties" verbales du Balafré.
Rohel, mon ami, quelle joie de partager une mousse ici. L'accueil est toujours bon et les donzelles toujours charmantes ! (Fait un clin d'oeil à Nyaria au passage). Mais comment faites-vous pour dénicher de si belles demoiselles, qui, en plus s'avèrent être de superbes combattantes ? Y a-t-il un secret chez les Loups ? On sait pourtant que les plus beaux mâles sont au Lys !

Un nouveau rire gras éclata dans la salle, que seules les tintements des chopines de cette même table venaient troubler !

Rohel salua Henri puis se tourna vers Massam et lui lança un regard menaçant.

Et bien je ne sais pas vraiment... Peut-être qu'être un beau mâle tout en ayant une grande gueule ne doit pas aider...
Il mit la main à la garde de son sabre, tout en soutenant le regard de son interlocuteur. Le silence se fit dans la salle.

Puis subitement, il éclata de rire.
T'as eu peur, hein? Beau mâle? Hahaha! Laisse moi rire!

Il tapa un grand coup dans l'épaule du Lyssois.

Je vais laisser Nyaria répondre à tes questions, elle est mieux placé que moi pour ça!

Nyaria ne semblait pas s'offusquer du language fleurit de Massam. Après avoir salué d'un dernier hochement de tête le départ d'Henry, elle s'intéressa de nouveau à la discussion, laissant les hommes parler et se lancer des fleurs. C'était toujours drôle à entendre, et cela se voyait à son petit sourire en coin.

- Superbe combattante, il faut le dire vite. Mon fleuret est plus là par dissuation que pour réellement me battre.
Sinon et bien il faut croire que ce n'est pas qu'une question de beauté. Leur secret, il est passé inapperçu, car je n'ai rien vu pour ma part, je ne savais même pas qu'il en existait un !

- Mais si vous voulez, vous pouvez toujours nous rejoindre, vous avez le Maître recruteur en face de vous. A vous d'être convainquant hihi

Lève sa choppe à leur attention, savourant une bonne gorgée de bière.

Le sourire arrogant quitta le visage de Massam, l'espace d'un instant.

Rohel, tu devrais dire à ta jeune amie qu'on ne plaisante pas avec ce genre de choses ! Elle veut me débaucher ! Elle n'est pas sérieuse, j'espère.
On sentait, par la dureté du regard, une glaciation de la conversation. Massam n'était sérieux qu'avec un seul sujet.

Jeune fille, ne me faites pas rire ! Sauf le respect de votre guilde, il ne me viendrait pas à l'idée de venir ici, mais surtout de quitter mes frères. Je ne crois pas en grand chose en ce monde, mais mes frères sont tout ce que j'ai. Plutôt mourir que de les quitter. Mais assez de ces sottises !

On préféra alors détendre l'atmosphère... Et quoi de mieux pour cela que quelques chopines et quelques moqueries sur les anglais !

Ah tiens, en parlant de ces sales rouges, Massam, tu sais pas quoi?? Il semblerait que Samuel de Cantal se soit pointé il y a peu ici, pour papoter avec ses anciens "frêres", genre pour boire un coup, manger nos petits beurres, etc...

Ralala, heureusement que je l'ai pas croisé celui là, pour sûr qu'il serait reparti entre quatre planche. Cet homme m'a trahis lors de mon dernier mandat, et il se permet de se pointer ici-même.

L'alcool commençait à monter, et Rohel avait les yeux pétillant. Il frappa soudain sur le comptoir.

Rah, l'enfoiré! Quand j'y repense! D'une main il me disait "rien a craindre mon bon Rohel" tout plein de mielleries en tout genre... hips... et de l'autre, il avançait tranquillement ses pions pour piller Port-Louis.
J'le croise, j'l'extermine...hips...pour sûr, j'vais l'fumer comme j'ai jamais fumé un d'ces foutus buveurs de thé à l'air hautain et aux dents d'cheval! Hips!

Marc, refait... un tour, dit-il en tendant son verre au tavernier.

D'ailleurs, en parlant d'blagues sur les roastbeefs, tu sais ce qu'elle fait d'ses vieilles culottes la Reine d'Angleterre?

L'alcool montait aussi à la tête de Massam.
Les bottes du renne dans ma mère ?
Se gratte la tête.
Non, je ne vois pas du tout, Roro...

La beuverie promettait de se prolonger dans un bon esprit !

Bah, elle les porte! Hahaha!

Il éclata de rire et s'envoya une nouvelle gorgée.

Massam accompagna son compère dans son éclat de rire. Le coup du coude lui fut d'ailleurs fatal et il s'écrasa un grand coup sur la table.
Les deux bougres rigolèrent d'autant plus ! Rohel soutint Massam pour l'aider à se rasseoir, tandis qu'avec son autre main, il fit signe au tavernier pour rapporter encore à boire.
Ce dernier opina du chef, mais ne cacha pas une certaine inquiétude quant à l'état des deux gaillards.

Elle les porte ! Oh, bordel ! C'est la meilleure que j'ai entendu depuis un bail !!!!!

Nyaria, quant à elle, préféra s'écarter. ce genre d'ambiance n'avait pas l'air de lui plaire outre mesure... Rohel et Massam repartirent alors d'un bruyant éclat de rire !

En entendant des éclats de rire provenant de la taverne des loups, Kristal s'arrêta et décida d'aller voir d'un peu plus près ce qui s'y passait.

Elle vit alors Massam et Rohel, affalés sur la table, leurs chopines entre leurs mains, rouge comme des ivrognes.
Elle alla s'assoir entre les deux compères sans leur demander leurs avis, mis un bras autour des épaules de Rohel puis de Massam

Alors les amis, je peux savoir ce que vous fêtez comme ça ? Vous m'offrez un verre ?