Un matin comme tous les autres.. enfin peut être pas.

Tout en finissant ses dernières préparations, elle voyait au regarde de Skuleth qu'il avait visiblement du mal à suivre. Il est vrai qu'elle baignait dans ce monde depuis des années. Ce qui semblait simple et évident pour elle pouvait être totalement étranger ou incompréhensible pour d'autres. Elle eu un petit rire d'amusement et lui dit simplement.

- hihi, j'ai l'impression que tu as un peu de mal. Mais ne t'inquiète pas. Le plus intéressant, c'est encore de se promener et de découvrir les plantes dans leur milieu naturel. Si tu veux, je te donnerai quelques petits trucs très simples et qui peuvent être bien utiles en voyage.

Lorsqu'Anne passa près d'elle, elle lui répondit en souriant.

- Oui, les arbres au sang de dragon... Je n'en ai pas vu encore ici, c'est une espèce exotique, mais de ce que j'en sais, elle reste surtout cantonnée aux îles du nord de l'afrique. Je ne connais pas bien ses propriétés à vrai dire. Il est rare et je n'ai jamais eu l'occasion d'en voir autrement qu'en gravure...

Sur ces quelques mots, Kristal refit son apparition. Nyaria se demanda bien pourquoi elle revenait si vite. Probablement quelque chose d'important, ce ne devait pas être facile de revenir aussi vite. Elle lui adressa un sourire, voyant bien qu'elle ne voulait pas s'attarder. Lorsqu'elle entendit les bruits de casse quelques instants après la disparition des deux femmes dans les escaliers, elle se retourna vers l'entrée de l'étage, regardant de ce fait Rohel s'y diriger. Penchant la tête de côté, elle se demanda ce qui avait bien pu se passer, mais resta cependant assise à sa place en attendant de voir.

Qu'est ce qu'elle pouvait m'énerver la futuer ex-louve. A moins que tout ne fut consommé.

Et voilà que la cavalerie rappliquait.

Rohel m'adressait un oeil noir auquel je répondis par un sourire des plus carnassiers.

Je pensais que se serait plus Skuleth, votre chère souillon que son instinct de propreté hyper-développé allait arriver en premier. A moins que tu n'ai eu peur que je fracasse le plateau sur la tête de Kristal.

Ne t'inquiète pas mon cher, quand que le veux je peux mon montrer encore plus civilisé qu'une louve, je pourrais même donner des leçons de maintient à Alex.

Kristal regarda la tigresse et son plateau s'écrasant au sol. Elle se mit à rire à ne plus pouvoir s'arrêter, mon dieu que ça faisait du bien.

Reprenant le dessus, Anne n'avait pu s'empêcher de la défier une fois de plus en lui lançant à la figure une de ses belles répliques. L'heure n'était plus à la rigolade, elle n'allait pas se faire insulter sans rien dire. Rohel arriva mais prise dans l'action, elle ne voyait qu'Anne avec son sourire carnassier, ce visage, cette ironie, cette désinvolture...et la main de Kristal, d'un geste le plus naturel, claqua comme par enchantement sur la joue de la tigresse.

Ne m'insulte plus jamais comme tu viens de le faire, balaye devant ta porte avant de te permettre de porter un jugement comme tu viens de le faire dit elle d'une voix calme mais ferme.

En entendant la claque résonner, les traits de Rohel se détendirent peu à peu, puis finalement... il éclata franchement de rire.

La joue me brûlait, après tout je l'avais bien cherché. En fait je me serais passée de Rohel comme public pour le coup. Sinon Kristal semblait enfin avoir du répondant, il en avait fallut du temps pour arriver à ce résultat là.

Elle ne devait pas être si fière que cela d'avoir quitté les loups, il lui faudrait du temps. Dommage qu'elle ne m'ait pas remercié de l'aider à faire retomber la pression.

Après la réaction de surprise mon sourire refit surface.

Touchée !

Elle pouvait l'interpréter comme elle le souhaitait.

Etait-ce elle qui m'avait touchée ou l'inverse ?

Il n'y a que la vérité qui blesse ma chère....

Je riais intérieurement de la réplique un peu salace que j'avais retenu quand Rohel avait évoqué l'arrivée de Kristal au Lys avec Henri d'Avron.

Arrivée a mi chemin, dans la précipitation de notre départ je fus prise d’un doute sur le contenu de ma trousse de médecin, je m’arrêtais et regardais dedans

-mon cœur il nous faut retourner à la taverne, nous ne pouvons pas partir sans ses potions
cela est dangereux dans cette forêt

J’entrais avec un pincement au cœur cela me fit bizarre, de ne plus voir amie a la taverne
Là ou nous passions du temps a rire, boire danser après avoir sillonner les champs de bataille apporter quelque réconfort aux blesses, les soigner, il me faudrait un peu de temps pour apaiser ma peine

J’aperçus nyaria je me dirigeais vers elle
-dis tu peux me préparer des potions demandais-je en lui souriant

En passant à cote de skuleth je lui fis un bisou, tu t’intéresse aux plantes toi maintenant ?

Je reconnue Henri d’avron un lyssois, je lui adressais un de mes sourire les plus charmeurs
-ravie de vous voir parmi nous monsieur

Puis de loin j’aperçus mon amie

krsitalllllllll …..

J’allais courir vers elle lorsque une chose incroyable se produisit
J’entendis une claque magistral atterrir sur la joue de la tigresse

Un silence se fit, puis ne me retenant plus j’applaudis tout en criant

-krsital tu veux de l’aide j’en serais ravie… quelle joie de lui planter mes cros

Comme a son habitue Anne venait encore de provoquer krsital

Je me demande qui de nous deux dois apprendre les bonnes manières ?

Lors de l'arrivée d'Alex dans la taverne, elle finissait de ranger ce qui lui avait servit à finir les onguents pour Luun. Elle accueillit cette dernière d'un sourire.

- Et bien, on dirait que tout le monde a décidé de revenir. Des potions ? Oui, c'est dans le domaine du possible, mais le tout est de savoir à quoi doivent elles servir.

Mais bien vite, la présence de Kristal détourna l'attention de la louve. Elles finiraient cette discussion plus tard, ce n'était pas bien grave. Elle regarda Alex s'approcher de l'accès à l'étage. Ce qu'il s'y passait commençait à la déranger. Elle comprenait tout à fait que la présence d'Anne n'était pas la meilleure des choses en ce lieu, mais elle n'aimerait pas que ces luttes verbales tournent mal. Elle avait été invitée, autant à Port Louis que dans l'antre. Anne ne se génait certe pas pour lancer des piques, et il était normal qu'elle en reçoive en retour. Mais si cela allait au delà des mots, c'était une hospitalité élémentaire qui était mise à mal. Elle n'aimerait pas que la tigresse se retrouve à affronter trois loups dans leur tanière. Elle savait qu'elle risquait de ne pas être comprise, mais le peu qu'elle avait vu d'Anne était loin d'avoir créé une mauvaise opinion la concernant, bien du contraire pour dire vrai.

Nyaria se leva donc, afin de pouvoir voir de quoi il en retournait, le regard et visage un peu soucieux. Elle restait quelques pas derrière les trois loups, ne s'ajoutant pas à leur nombre, faisant de fait presque contre poid. Elle observait seulement, attendant de voir comment tournerait la suite.

Skuleth, après avoir observé en silence le retour de Kristal. restait à côté de Nyaria, et essayait difficilement de comprendre, mais il avait du mal.

-Oui, tu as raison, je pense que dorénavant, lorsque je me balladerai, j'observerai les plantes, les retiendrais, les sentirais. Ça doit être une chose fort divertissante pour les moments où je suis en ballade seule.

Skuleth entendit ensuite un peu de mouvement lorsqu'Anne, Kristal, ainsi que Rohel, a différents moments se dirigèrent vers l'escalier, mais il n'alla pas voir, il avait décidé d'ignorer la tigresse, et tout ce qui avait rapport avec elle. Puis, ce fut Alex qui revint, elle lui dit bonjour avec un petit bisou, et Skuleth lui sourit, elle devait encore être triste.

-Oui je m'interèsse aux plantes, c'est un moyen comme un autre de mieux connaître l'île et ses secrets.

Skuleth souris à Alex, puis elle demanda des potions à Nyaria, et Skuleth en fut ravie, il alllait pouvoir reprendre ses observations sur les talents de Nyaria, puis, Skuleth observa Alex applaudir en diréction de l'escalier, et il se retourna à contre coeur pour voir ce qu'il se passait. En voyant le visage énervé de Kristal, et la joue rouge d'Anne, Skuleth comprit et ne put s'empecher de sourire, et là Nyaria se leva pour aller voir de plus prêt, Skuleth lui resta à sa place.

Chassez le naturel il revient au galop...

Pourquoi face à l'agressivité d'Alex j'avais pu rester de marbre et cette fois-ci Kristal réussissait à me mettre hors de moi ?

En plus il fallait que toute la meute rapplique, même cette peste d'Alex. Ils avaient un super moyen de communication ? Un signal de détresse instinctif ? A moins qu'ils ne viennent tout simplement se repaitre de l'humiliation de la tigresse.

Ayant craché mon venin, j'attendais une réation de Kristal, après tout cette gifle l'avait peut-être tout autant surpise que moi....

De toute façon je n'allais pas lui rendre la politesse, ni même l'écorcher. Ma dague resterait sagement dans ma botte.

Pourquoi face à l'agressivité d'Alex j'avais pu rester de marbre et cette fois-ci Kristal réussissait à me mettre hors de moi ?

Les circonstances n'étaient pas les même. J'arrivais avec le poids de la sépartion d'avec la Confrérie, j'étais déjà assez mal. La Roc avec des brèches et l'eau s'insinuait dedans.... L'érosion....

Kristal se tenait toujours face à Anne sans rien dire, son attention fut portée vers le cri d'Alex. Elle était revenue et tombait pile sur la situation dont elle avait toujours rêvé même si elle n'en était pas l'actrice principale.

Alex, Rohel, Nyaria, ne vous inquiétez pas, ceci est juste une petite mise au point. Votre demeure va retrouver son calme et sa douceur légendaire dans pas longtemps. Mais il y a des moments où les nerfs vous lachent, veuillez m'excuser pour ce dérangement.

Quant à vous Chère Anne, vous êtes vraiment une langue de vipère, vous ne méritez pas que j'attache plus d'importance que cela à vos propos, et je n'ai aucune raison de me justifier.
Enfin...je me demande bien pour quelles raisons vous agissez ainsi avec moi ? Aurons nous un jour l'occasion d'en discuter tranquillement sans aucune animosité l'une envers l'autre ?
Etant de nature optimiste, je dirai pourquoi pas... peut être qu'un jour... proche ou lointain, votre aigreur et votre méchanceté laisseront la place à des sentiments meilleures. C'est ce que je vous souhaite en tout cas.

Pour ce que je viens de dire du Lys, tu n'étais pas aux portes de Port-Louis il y a deux nuits....

Je n'en rajoute pas plus le souvenir reste particulièrement humiliant.

Kristal regarda la tigresse avec un air interrogateur, elle ne comprenait pas l'allusion d'Anne sur les évenements qui se seraient déroulés il y a deux jours. Difficile à cerner ce personnage ...c'était peut être ça qui l'attirait finalement.

N'ayant plus envie de l'affronter verbalement et ayant d'autres chats à fouetter, elle lui dit simplement:
Allez pousse toi et laisse moi passer, je dois vider ma chambre et tout nettoyer. Et tiens, si tu sais pas quoi faire, tu peux venir m'aider !

Elle commence à avoir du répondant mais manque de persévérance l'ex louve. Il y a encore du travail avec elle.

Ma chère ne parlais tu pas de balayer devant sa porte ? Il y a ici même a nettoyer déjà, regarde ce que tu m'as fait faire....

Je prends à témoin le cidre épars sur les marche de l'escalier la bolée brisé sans parler du reste.

Je n'ai pas vraiment envie de revenir sur les évènements de la nuit précédente, enfin certains seulement...

Le prochain qui prend l'escalier va glisser sur le beurre et se rompre le cou... Après, j'ai toujours invité les corsaires à faire leurs valises et à quitter cette île. Ma foi c'est tentant....

Je suis d'accord avec toi, nous allons toutes les deux nettoyer nos bêtises, ce n'est pas à Marc de le faire et encore moins aux loups ici présents.

Kristal n'attendit pas la réaction d'Anne et alla chercher le nécessaire pour rendre à cet escalier son éclat habituel. Elle revint 2 minutes plus tard et colla le balai dans les bras d'Anne.

Allez au boulot ! Ramasse les débris de verre, moi je m'occupe de la serpillière.

Et voilà notre parfaite petite ménagère toujours aussi à l'aise dans les basses besognes.

Je n'ai pas bronché quand elle m'a collé le balais dans les mains.

Il est vrai que je suis très habile quand il s'agit de nettoyer la place.

Mon sourire devient plus dur, lourd du sang de tous les corsaires allongés ici et là au 4 coins de Liberty maudissant que la Providence les ai mis sur mon chemin...

Voyant que tout rentrait dans l'ordre, elle retourna à sa table, se disant qu'elle avait bien fait de ne pas confier les pots d'onguents à Anne alors qu'elle montait. Elle n'aurait vraiment pas apprécié que ses préparations se soient retrouvées au sol comme le reste du plateau.
Skuleth étant resté sur place, elle lui adressa un sourire en s'assayant à côté de lui. Prenant le gros livre ouvert, elle commença à le feuilleté avec lui. Celui-ci contenait une très grande majorité des espèces végétales ayant été découvertes dans les caraïbes lors des premières expéditions.
Elle commença avec lui à regarder les plantes les plus courantes et les plus facile à reconnaitre, lui faisant grâce des noms scientifiques pour lui glisser simplement leur appellation commune et lui indiquer leur utilisation la plus pratique et évidente.
Elle n'avait jamais enseigné, s'étant toujours retrouvé de l'autre côté de la barrière. Elle essayait de le faire de façon simple et ludique, se rappellant de l'époque où elle avait commencé à s'y intéresser. C'était une passion pour elle, elle essayait donc de lui transmettre cette fascination qu'elle avait envers cette nature aussi dangereuse que bienfaitrice, mais qui recellait tellement de trésors pour qui savait les regarder.

Rageusement je balayais les morceaux de verre épars. J'avais bien envie de tout balayer devant les pieds de Rohel, mais en matière de provocation j'en avais déjà trop fait.

Lui il la jouait défense passive :
" je ne dis rien, mais je suis là et je sais que tu le sais." J'imaginais combien il profitait du spectacle j'aurais presque préféré qu'il parle.

Il est fort, très fort ce loup.

Je n'accordais pas un regard à Kristal qui épongeait le tout. Quand j'eus fini ma part du travail, je redescendais vivement plateau à la main espérant que Marc comprendrait.

Au bruit il avait déjà préparé ce qu'il fallait.

Merci....

Il faut repasser devant tout le monde. Baste !

Un air décidé, des yeux qui regardent droit devant moi et des oreilles qui n'entendent ni rire, ni moquerie.

Je monte aussi rapidement que possible en veillant à l'équlibre de l'ensemble. Pas un ne m'arrête, on est à deux doigts de frôler l'incident diplomatique.

Me voici devant la porte de Luun.

Pas besoin de fraper. Soit !

Un peu de gymnastique pour ouvrir la porte avec le coude. Je rentre dans la chambre sans un mot. Dort-il ? Je referme la porte du pied aussi doucement que possible.

La chambre était calme, silencieuse. La cheminée froide, pleine de cendres. Il n'y avait pas de feu et c'était là une chose rare, Luun avait toujours un feu qui crépitait, même au ralenti, juste pour le son et l'odeur. Mais ce matin il n'y avait rien. Luun était allongé au sol entre ses coussins, devant la cheminée, sur le dos, son bras droit au dessus de ses yeux. Un filet de lumière filtrait légèrement à travers la tenture entravant l'entrée de sa chambre et tombait avec légèreté sur le tapis à ses côtés.

A l'entrée d'Anne, quelques secondes après, il leva le bras gauche, ouvrant sa main. Un geste lent et doux, silencieux, ne brisant pas cette atmosphère calme, l'invitant à venir auprès de lui.

Ici dans cette pièce, les volets étaient encore clos, et la lumière provenant de l'autre partie ne suffisait pas à éclairer le Loup pour qu'on puisse le voir distinctement.

La chambre n'avait plus la "chaleur" de la nuit précédente. Quel changement, à l'image de son "occupant" elle état triste et noire.

Je n'avais rien dit, mais il était manifeste que Luun savait qui était entré. J'avais même l'impression qu'il m'attendait tandis que j'étais en bas avec Nyaria ou Rohel.

Je cherchais ou poser le plateau, mais finalement autant venir à Luun avec, cela m'éviterait d'avoir àa me relever pour le chercher plus tard.

J'allais donc vers le loup abattu maudissant Kristal. Contourner les coussins n'était pas une mince affaire j'avais déjà renversé un plateau, c'était bien assez.

Du bout du pied j'écartais quelques coussins pour poser le plateau, puis je m'agenouillais à côté de Luun en silence.

Luun se tourna, roulant sur son épaule. Il posa sa tête sur les cuisses de la tigresse et passa son bras droit autour de sa taille. Il avait senti l'odeur du pain, du beurre, et même du cidre bouché. Mais pour l'instant il ne souhaitait ni manger, ni boire. Quoique son appétit était ouvert, surtout avec l'énergie qu'il avait dépensé à défaut de réussir à exprimer ses sentiments, son passé, cet ensemble de faits vécus et de choses non réalisées qui le terrassaient. Il n'en pouvait plus de tout cela. Il voulait se détacher de son passé, de cette douleur qui l'avait brisé, plusieurs fois déjà. Et il était en train de le faire. Kristal lui facilitait même la tâche.

Il était content que la tigresse soit là. Elle lui permettait de se sentir...Loup. Même pas Luun. Juste et simplement Loup. Et il ne souhaitait que deux choses en tant que Loup. Sentir un corps contre le sien. Et faire couler le sang. Et l'un comme l'autre, il allait certainement pouvoir le réaliser. Ne restait que son projet...

Il fallait qu'il l'avance, et qu'il lui parle.

En attendant il y avait Anne, sa présence, son odeur, sa chaleur. Il inspirait à grand poumons son parfum, les effluves de sa féminité. Il oubliait peu à peu le reste de l'antre, les autres loups, les évènements récents. Et ceux plus anciens. Il retrouvait un semblant de calme. Son humanité refoulée, l'animal en lui reprenait ses droits. Et il n'avait que faire de sentimentalisme, lui.

J'allais de surprise en surprise avec Luun.

Il était contre moi, toujours sans une parole. Je restait un instant pétrifiée, ne sachant que faire. D'aussi longtemps que je me souvienne, jamais on n'était venu vers moi pour que je console où que j'apaise, bien au contraire, j'étais plus souvent l'origine de tous les maux.

Edward peut-être...

J'avais vu Azalée quand il était mort, tantôt abattue, tantôt dans une rage folle et meurtrière. Madre encore corsaire du Roy, à la mort d'Amaury.

Je semais la mort et le malheur, j'en étais toujours l'origine mais là, ce matin, le témoin...

Luun est contre moi. Pourquoi moi ? Et pourquoi pas une louve de sa meute ? Elles ne sont pas assez prédatrices ?

Kristal ma belle, j'ai une envie de t'arracher la peau du visage à coups de griffes et de te dépecer. Luun je suis mal à l'aise... Que veux tu de moi ?

Ma main hésitante se pose sur ses cheveux.

Puis finalement, je fais comme j'aurais fait avec un animal, chat, chien, là j'en ai un de bel taille. Je le gratte derrière l'oreille gauche accessible.

Je n'ai rien dit.

Luun était là, se laissant gratter, les yeux fermés. Il ne bougeait pas, sa respiration si lente qu'elle ne soulevait quasiment pas sa cage thoracique. Il était parti. Son esprit fragmenté ne gardait qu'une petite part dans cette pièce, et celle-ci se limitait aux sensations qui lui venaient de la tigresse. L'antre, Port Louis, Liberty, les Caraïbes. Plus rien de cela ne signifiait quelque chose au Loup en cet instant. Il était air, terre, eau et feu, mais en rien un tout unique. Son être avait fini par se dissocier face à un choc de trop, brisé par la lance de sa propre douleur, portée par l'autre.

Certainement était-il toujours là, tapi en lui, attendant son heure. Luun aurait été incapable de dire depuis quand il y était, et désormais il était incapable d'y réfléchir. Les différents éléments composant son Moi amorçaient un balet, se confrontant en son sein, esprits créateurs lui forgeant une nouvelle conscience. Elle n'était pas même encore embryonnaire, sortant tout juste du néant. Pour Luun le temps n'était plus un écoulement fixe. Une respiration pouvait durer une vie, une série de battement de coeur moins d'une fraction de seconde.

Petit à petit, il se reformait. Et la première chose qu'il souhaita, reflet de ce qui se déroulait en lui, fut une union. Désir de retrouver un équilibre, une forme pleine, de revenir à la Terre Mère. Sa bouche trouva une main de la tigresse, et l'embrassa. Son corps s'éveilla, et il chercha celui de la tigresse, d'une manière animale, joueuse, avec une certaine tendresse.

J'étais assez ennuyée, combien de temps cela allait-il durer ? Luun ne parlait pas, bougeait à peine. Je ne savais rien de ses liens avec Kristal, ils étaient de la même meute et après ?

"Luun ne te met pas en colère" C'est ce qu'avait dit Kristal.

Vraiment je me voyais mal dans le rôle de la consolatrice. Pourtant il m'était arrivé de trouver des bras pour me réconforter. Plus souvent que je ne voudrais bien l'admettre en fait....Non la tigresse n'avait pas des pieds d'argile mais...

Cela ne voulait pas dire pour autant que j'avais un cœur ! Fatigue passagère, dislocation de l'unité de la Confrérie... Perte d'un de nos membres... Je tentais de me raisonner, grattant toujours Luun.

Un loup, c'était un loup, jeu amusant que de maîtriser un animal sauvage et dangereux. Sauf que je n'en maitrisais rien du tout, c'était lui qui m'avait fait venir et qui menait le jeu !

D'ailleurs il bougeait, je sentais le contact de ses lèvres sur ma seconde main qui reposait sur ma cuisse. Je l'y laissais, mais la première se cru autorisée à ébouriffer les cheveux de Luun en attendant peut-être d'aller plus loin. Je ne savais trop ce qu'il voulait, mais peut-être qu'un louve ne répondrait pas forcement à la suite des sollicitation comme la Tigresse...

Le silence demeurait dans la pièce.

Le Loup remonta le bras de la tigresse, l'embrassant régulièrement, soulevant petit à petit son buste, s'appuyant sur son bras gauche, jusqu'à arriver à son cou, puis ses lèvres. Celles du Loup étaient brûlantes, tout comme sa peau qu'Anne pouvait sentir contre elle, son buste nu.

Le jeu charnel s'amorça, Tigresse et Loup finissant bientôt nus et liés, dans un jeu bestial où griffes et crocs prenaient d'assaut le corps de l'autre, entrecoupés de caresses plus douces et baisers apaisant la peau rougie. La fusion des corps dura, donnant au Loup une sensation de bien être où il trouva un salut, un repos, une sensation de tout, d'unicité.

Les éléments en lui continuaient leur travail, extirpant de son passé, de ses sentiments, de son environnement, comme une roche magmatique parcourue par des veines grenat et émeraude.

Et le Loup s'unissait à la Tigresse, plongeant en elle pour s'y reposer, telle une lame dans son fourreau, y trouvant son repos.
Et toutes ces sensations se mélangeaient, imposante multitude qui surpassait les capacités nerveuses de son corps, saturant son cerveau de stimuli qu'il était incapable de séparer et comprendre, ou mesurer. Il souffrait tout autant qu'il jouissait, sans distinction réelle entre les deux, comme réapprenant l'un et l'autre.

Nous étions à la fois proie et prédateur. Effectivement ce n'est pas avec une louve qu'il aurait pu se aller laisser ainsi. Etais-je juste un jouet ou un objet entre ses griffes et ses crocs ? Sur le moment j'en avais peur, mais je ne disais rien.

Quoi que les mauvaises langues en disent, je choisissais toujours mes amants selon certains critères et j'envoyais paître les autres. Je n'aimais pas ceux qui étaient trop entreprenants.

Il fallait admettre que c'était différent.

Un instant je me demandais ce que la GMRL penserait de cette nouvelle méthode de soins...

Après tout étions nous encore humains ou juste animaux ? Un loup et une tigresse, griffes et crocs sortis.

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